fichtrenouille

La nature renait toujours.

Mardi 27 mai 2014 à 21:34

La conclusion à laquelle je tombe est la suivante:

Le bonheur fait peu de bruit. On écrit facilement sa tristesse, on la chante, on la danse.
Et la joie ? Le bonheur est silencieux, il se vit, il s'échappe par vos pores, il émane de nous et de nos vies. Mais les mots ou lui son rares.

Lundi 26 mai 2014 à 11:12

Quand j'ai commencé à habiter en ville, il y a un peu plus d'un an et demi, moi pauvre jeune femme de la campagne profonde, j'ai connu quelques petits chocs culturels.

Bon nombre de choses me sont apparues très claires. Quand on n'a pas de jardin, on ne connait pas forcément les fruits et légumes de saisons, on prends simplement ce que le supermarché nous offre. Dans la rue, on ne dit pas bonjour aux gens qu'on croise. Le permis n'est pas un bien essentiel, parce qu'il y a toujours à moins d'un kilomètre. On ne peut pas chanter à tue-tête n'importe quand, en ville, on vit entouré d'appartements dans lesquels vivent nos voisins avec qui on partage nos bruits de vie. Je me suis habituée à la sonnerie du téléphone des Ducon, et même au pissou matinal de Monsieur Ducon, mais pas encore à leur arrière petit-fils qui a surement été conçus avec des pieds d'éléphant et non des pattes d'enfants.

Un fait en particulier m'a ce matin posé question, c'est le simple regard des hommes sur la gente féminine. Je dois avouer aimer porter des jupes, des robes, et lorsque le vent souffle de trop, des shorts. Rien d'obscène, rien qui n'aguiche trop, quelque chose de simple, à mon image. Si un passant a pu un jour voir ma culotte, c'est simplement que je ne connaissais pas encore les ravages du vent dans cette ville.
J'ai vu des yeux s'attarder sur mes jambes, sur mon visage, j'ai entendu des "je t'aime" crié d'un camion d'ouvriers, quelques remarques que l'on pourrait considérer comme des compliments au début, et j'ai eu la chance de ne jamais subir quelconque mains baladeuses.

J'ai commencé a lire le projet crocodile, et j'ai enfin compris, après moult débat avec ma colocataire à ce sujet, que ce genre de comportement n'était pas correct, que nombre de femmes connaissait ces remarques parfois trop insistantes et ces approches bidons. Alors quand j'ai fais le plein ce matin, et que deux camionneurs m'ont lourdement fait remarqué que j'étais "mignonne", et malgré mon sourire distant l'indifférence qui  suivit, ils ont commencés a grimacer, me tirer la langue, rire de moi. A ce moment la, j'ai décidé que c'était au delà du raisonnable, et que j'allais changer d'oeil et d'attitude face à cela.

Cela ne m'a pas empêché de me questionner, de me remettre en question: suis-je trop aguicheuse ? Ma robe en dessous du genoux et l'écharpe qui cache si bien mes boobs m'a fait dire le contraire. Plaire, pourquoi pas, mais j'aime le vieux jeu des précieuses, pas les allusions brutes de la testostérone pure souche d'aujourd'hui.

<< Page précédente | 1 | Page suivante >>

Créer un podcast